On ne m'a pas abandonnée Ni ma main la receleuse
On ne m'a pas abandonnée
Ni ma main la receleuse de Nihil
La géante orpheline
Et j'aime le passant le perdu l'exilé
Qui n'a plus de main à donner
On ne m'a pas abandonnée
Ni ma main la receleuse de Nihil
La géante orpheline
Et j'aime le passant le perdu l'exilé
Qui n'a plus de main à donner
Assises sur le muret du potager
Nous rêvions à haute voix
L'enfant obscur que j'étais alors
Prenait la Lune pour témoin
J'égrenais les promesses de vie distraite
Comme ce chapelet de vigne précieuse
Au goût que ne retrouveront jamais
Mes mots, mêlés aux consonnes anisées
Du prénom « Elise » que ma cousine
L'enfant solaire prévoyait de donner
À sa fille imaginaire
Vigne hosties de promesses pleines
Rappelées à moi chaque Lune pleine
Fantômes d'un été
Jamais goûté
Dans l'accent du vieil homme
On entendait je crois
Un roulement lequel ?
Roucoulement du temps
Caramélisé sur la langue familière
Mais le timbre est perdu ne reste plus que l'air
Le grain brûlé du verre
Abeilles de beauté
Ravalées
À Paris aussi
Il y a un Château-Landon
Sans forêts sans
Champs de blé
Sans chant sans
Voix de Lune ni
Loup pour
Hurler tendrement
Ne reste que des carreaux blancs
À la flaque d'eau
Avide de vos pas
Poésie deuil sans fond
J'ai traversé des champs d'émeraude inondés
Des forêts d'ombre
Le Léthé coulait le long des voies de chemin de fer
Derrière le chemin
Des granges brûlées
Des champs vides
Un soleil à jamais couchant
J'ai remonté le cours des rues
J'ai oublié leurs noms
Artère aorte veinule veine capillaire je vous ai parcourues
Fiancée à vos humeurs reptiliennes j'ai dansé
Pieds nus sur vos cendres jusqu'à ce qu'ils saignent
Mystère couronné de boucles
Sans nombre
Et sombres
Dos nu désert toujours jeune
Je t'ai inventé des dents en or des airs de tzigane
Toi qui n'étais qu'une jeune fille pauvre
Ma sœur somnambule
Ma sœur d’Égypte disparue